mercredi 30 décembre 2015

Les Tudors - Liliane Crété

Chez les éditions du Chêne, mars 2015.
240 pages, 35€.
Ma note : ★★★★★

Quatrième de couverture :
On ne présente plus cette célèbre famille royale à la réputation sulfureuse, ayant régné sur l’Angleterre entre 1485 et 1603. La légende romantique qui l’accompagne ne l’aurait-elle pas emporté sur les faits ? Cette question trouvera réponse dans ce beau livre qui retrace les événements marquants du règne de cette grande dynastie. Illustrations, témoignages et documents vous feront découvrir l’univers de la famille Tudor, véritable incarnation du pouvoir anglo-saxon au XVIe siècle.

Mon avis :
Ce livre saura ravir les fans de cette période de l'histoire anglaise, comme moi, tout comme les personnes qui souhaitent la découvrir plus en détails. Liliané Crété est historienne et a le don de nous plonger dans l'univers des Tudors avec talent, son écriture est très facile d'accès et très fluide. J'ai toujours un peu peur de me plonger dans la lecture d'un beau livre comme celui-ci, parce qu'en général (ou du moins, ceux que j'ai pu rencontrer jusqu'à maintenant) l'écriture est lourde, remplie d'informations et difficile à aborder. Quel plaisir de découvrir que ce n'est pas le cas ici !
Nous voilà donc plongé en Angleterre, sous le règne de Henry VII jusqu'à celui d'Elizabeth I. J'ai particulièrement apprécié les chapitres sur Henry VII et Edward VII qui sont en général oubliés face à Henry VIII et Elizabeth I. J'ai aussi beaucoup aimé que l'on parle de leurs conseillers, qui ont une place importante à côté du monarque et que l'on ne soupçonne pas forcément. En plus de parler de l'aspect politique de cette période et de cette fameuse dynastie des Tudors, on parle également des habitudes de l'époque, comme la nourriture, la mode, les sports, la culture, la religion... On peut se faire une véritable idée de la vie sous les Tudors. 
Ce livre est également illustré par de nombreuses photographies, et non pas seulement les tableaux  et portraits vus et revus lorsque l'on parle de ces monarques.
Pour résumer je conseille ce livre très complet et très beau, qui reste très facile à lire et assez court. 

samedi 26 décembre 2015

TOP 10 - Mes lectures de 2015

L'année 2015 se termine et je vous propose de revenir sur mes dix lectures favorites. Il a été difficile de faire un choix, j'en suis à 200 livres (tous genres confondus) lus cette année, mais certains titres sont largement sortis du lot :)

Le Parfum 

Le Parfum de Patrick Süskind
Une excellente lecture, un classique que je regrette de ne pas avoir lu plus tôt tant j'ai ressenti de choses pendant que je le découvrais. L'écriture est vraiment le point fort de ce roman qui connaît quelques longueurs et une irrégularité dans le rythme, mais Patrick Süskind a un talent fou pour nous faire ressentir les même choses que son personnage principal. On sent les odeurs comme Grenouille, on devient presque accro à toutes ces descriptions.


The Strange and Beautiful Sorrows of Ava Lavender 

The Strange and Beautiful Sorrows of Ava Lavender de Leslye Walton
Ava Lavender est une jeune fille avec des ailes, mais qui ignore pourquoi elle est née ainsi. Ce roman, c'est l'histoire de sa vie et des différentes femmes de sa vie : sa grand-mère, sa mère, puis enfin sa propre histoire. C'est une histoire toute douce, très touchante et très originale qui a le mérite de sortir des sentiers battus et de nous faire ressentir des tas d'émotions.


Far From the Madding Crowd 

Far From The Madding Crowd de Thomas Hardy
Je classe définitivement Thomas Hardy dans mes auteurs favoris. Sa plume est sensible est délicate, poétique et cruelle. Ce roman a le mérite de bien se terminer, contrairement à d'autres qu'il a pu écrire, mais je me suis directement attachée aux personnages et à l'époque qu'il décrit. Un auteur dont on parle beaucoup trop peu à mon goût et qui mériterait beaucoup plus de reconnaissance quant à son talent avec les mots. 


Harry Potter illustré 

Harry Potter à l'école des sorciers de J.K. Rowling et Jim Kay
Je ne pense pas avoir besoin de présenter ce premier tome des aventures Harry Potter. En plus de revivre les premières histoire du sorcier, on a droit à de merveilleuses et splendides illustrations qui nous font nous replonger dans le monde de J.K. Rowling et de Poudlard. Un vrai bijou que tous les fans de Harry Potter devraient posséder.  


The Book of Ivy 

The Book of Ivy de Amy Engel
Au premier abord, ce roman semble ne rien avoir de bien différents des autres dystopies sorties ces dernières années en Young Adult. Et pourtant, The Book of Ivy est une vraie découverte qui nous permet de nous plonger dans l'aspect plus psychologique de la dystopie et dans la vie d'une héroïne qui se retrouve face à des choix difficiles à prendre. Mon seul regret : ne pas avoir déjà acheté la suite pour enfin découvrir où va nous emmener l'auteure. 


Ma raison de vivre 

Ma Raison de Vivre de Rebecca Donovan
Ma Raison de Vivre c'est l'histoire d'Emma qui fait face à des violences domestiques. Elle est maltraitée par sa tante, qui la déteste de tout son être. Emma refuse donc de s'attacher à quiconque, et n'attend qu'une chose : entrer à la fac et fuir cette maison. C'est un roman poignant et fort, Emma est une héroïne que je n'ai pas toujours compris mais qui est extrêmement bien développée et la fin est absolument affreuse, il me faut lire la suite rapidement ! 


The White Queen 

The White Queen de Philippa Gregory
Philippa Gregory est une valeur sûre, elle écrit divinement bien et nous permet de revivre certains éléments de l'histoire anglaise. Ici, dans The White Queen, nous suivons Elizabeth Grey et sa rencontre avec Edward V. C'est une véritable héroïne, une femme forte qui ne doute pas de ses idées et de son pouvoir. Une petite touche de fantastique permet également d'ajouter un petit plus à ce roman, qui même sans ça aurait été merveilleux. 


Emma 

Emma 1/5 de Kaoru Mori
C'est le premier vrai manga qui me fait autant accrocher à l'histoire et autant m'attacher aux personnages. Ce premier intégral est composé de deux volumes et nous montre la vie d'Emma, une jeune femme de chambre timide et sensible. Cette histoire, en plus de se tenir pendant l'époque victorienne de l'Angleterre, est faite d'illustrations extrêmement détaillées et sublimes et de personnages attachants et géniaux.  


La Princesse Mécanique 

The Infernal Devices #3, La Princesse Mécanique de Cassandra Clare
Ce troisième tome estune excellente fin à ce préquel. Il m'a tiraillé, je n'ai pas su deviner où Cassandra Clare voulait nous emmener et j'ai douté jusqu'à la fin. Tessa est un personnage incroyable, et le trio Tessa/Jem/Will fonctionne à merveille. La fin du tome, parce que c'était la fin de ces personnages et la fin de cette trilogie, m'a brisée le cœur et j'espère sincèrement pouvoir les retrouver dans d'autres de ses romans.  


Le Voyage 

Outlander #3, Le Voyage de Diana Gabaldon
Un troisième tome riche en émotions, qui ne manque pas de me plonger un peu plus dans mon obsession pour Outlander. Ce tome-ci nous entraîne vingt ans plus tard et m'a fait vivre des moments de doute, de passion, de tristesse. On passe par toutes les émotions possibles, Diana Gabaldon nous entraîne au fil des pages et nous la suivons avec plaisir. Le roman porte également bien son nom puisque nous traversons plusieurs continents. 


vendredi 18 décembre 2015

Emma - Jane Austen

Chez Penguin dans la collection Penguin British Library, juillet 2012.
299 pages. 
Ma note : ★★★★★

Quatrième de couverture :
Orpheline de mère, seule auprès d'un père en mauvaise santé, Emma Woodhouse, désormais la maîtresse de maison, s'est mis en tête de marier Harriet Smith, une jeune fille qu'elle a recueillie chez elle. Ce faisant, ne s'est-elle pas attribué un rôle qui n'est pas (ou pas encore) pour elle ? Son inexpérience des coeurs et des êtres, ses propres émotions amoureuses, qu'elle ne sait guère interpréter ou traduire, lui vaudront bien des déconvenues et des découvertes.

Mon avis :
Je ne pense pas que Jane Austen ou ses œuvres soient encore à présenter. Je me suis plongée dans Emma que je me gardais de côté, comme encore quelques uns de ses romans, pour une période de "rechute" où ma folie Jane Austen reprendrait et cela n'a pas manqué. Après avoir lu Longbourn de Jo Baker, j'ai eu envie de me plonger dans l'une des œuvres originales d'Austen. 
Emma, c'est l'histoire d'une jeune femme qui habite avec son père et qui s'occupe désormais de la maison. Elle se met en tête de marier Harriet, puis de se mêler des affaires de cœur de toutes les jeunes femmes qui l'entoure, quitte à se tromper et à se voiler la face sur les véritables sentiments de ces dites personnes et à les pousser vers de mauvais choix. Emma est un personnage vraiment complexe que j'ai adoré découvrir à l'écrit après l'avoir découverte dans plusieurs adaptations, c'est une jeune femme moderne qui doit suivre les codes de son statut mais qui décide de son propre chemin et de son propre destin, ce qui est novateur pour l'époque. Elle est extrêmement touchante, mais également très énervante à se mêler de la vie de tout le monde, quand elle devrait plutôt se concentrer sur sa propre vie. Il y a également une vraie évolution du personnage, Emma grandit dans ce roman, elle est loin d'être la même femme au début et à la fin du roman. Sans oublier Knightley, le fameux Knightley qui ne se trouve pas très loin de Darcy sur le classement des gentlemen. Le duo fonctionne à merveille.
Comme toujours avec Jane Austen, on trouve de la romance et des sentiments, mais également beaucoup d'humour et de quiproquos, c'est un livre vraiment délicieux. L'histoire d'Emma est parfois lente, mais ce n'est pas gênant, ce n'est pas de l'action que l'on cherche ici. On trouve une vraie histoire, construite du début à la fin, avec un maniement des mots parfait et des personnages sublimes. 

Longbourn - Jo Baker

Chez Black Swan, janvier 2014.
448 pages, 5€93.
Ma note : ★★★★☆

Quatrième de couverture :
Sur le domaine de Longbourn, vivent Mr et Mrs Bennet et leurs vénérables filles, en âge de se marier.
À l’étage inférieur veillent les domestiques. Personnages fantomatiques dans le célèbre roman de Jane Austen, Orgueil et préjugés, ils deviennent ici des êtres de chair et de sang qui, du matin au soir, astiquent, frottent, pétrissent et vivent au rythme des exigences et des aventures de leurs bien-aimés patrons. Mais ce que les domestiques font dans la cuisine, sans être observés, pendant qu’Elizabeth et Darcy tombent amoureux à l’étage, relève d’eux seuls… Une histoire d’amour peut en cacher une autre, et qui sait quel secret enfoui risque de resurgir.

Mon avis :
En tant que passionnée de l'univers et des œuvres de Jane Austen, j'ai toujours hâte mais toujours un peu peur de me plonger dans un nouveau roman inspiré de l'une de ses œuvres. J'y suis tellement attachée que j'ai peur de ne pas apprécier ma lecture. Le roman de Jo Baker nous présente le côté obscur de Longbourn, celui des domestiques, les cuisines et les autres pièces de la maison que l'on ne découvre pas au fil des pages d'Orgueil et Préjugés. J'ai beaucoup aimé cette lecture, déjà pour cette découverte du quotidien des domestiques, extrêmement difficile et rendu parfois encore plus dur par la famille Bennet alors qu'ils ne se rendent pas compte de la charge de travail déjà en attente. 
Ce roman est très agréable déjà par l'écriture de Jo Baker qui est très fluide, très simple et très accessible, et surtout parce qu'elle nous permet de renouer avec la famille Bennet, et de nous plonger un peu plus dans l'univers de Longbourn et d'Orgueil et Préjugés. L'auteure, comme elle l'explique à la fin du roman, a vraiment tenu à suivre la chronologie des événements de l'oeuvre originale pour écrire son propre roman, elle y a vraiment porté une attention particulière : lorsque l'on voit un domestique dans une scène d'Orgueil et Préjugés, cette scène est présente ici dans Longbourn, et inversement pour les apparitions des Bennet. 
Bien sûr, cette oeuvre pourrait rendre les puristes des œuvres de Jane Austen un peu nerveux et les énerver, puisque de grandes libertés ont été prises avec certains éléments. La famille Bennet est fidèle à elle-même, mais des éléments ont été rajoutés pour affiner le caractère de chaque personnage, comme par exemple Wickham, Jane et Elizabeth, ou encore une histoire plus élaborée pour Mr. Bennet. Pour ma part, cela ne m'a pas déplut, au contraire. J'ai apprécié que Jo Baker prenne des libertés, puisqu'en parallèle elle était restée très respectueuse de l'oeuvre originale.
Les nouveaux personnages sont vraiment très attachants, je n'ai pas pu m'empêcher d'éprouver de la compassion pour cette équipe de domestiques qui travaille d'arrache-pied mais qui aurait besoin de beaucoup plus d'heures dans une journée pour pouvoir venir à bout de toutes leurs tâches. Sarah et Smith sont bien sûr mes préférés et la romance qui s'installe était toute douce, toute mignonne et vraiment bien menée et pas du tout précipitée (ce que je redoute en général dans les œuvres inspirées de Jane Austen).
Longbourn nous présente donc une nouvelle facette de Orgueil et Préjugés et de la fameuse famille Bennet, grâce à des personnages extrêmement bien menés et des scènes à la fois poignantes et touchantes. Je recommande ce roman à tous les fans de la période ou de Jane Austen, ou tout simplement les fans de romances.

mercredi 16 décembre 2015

The Red Queen - Philippa Gregory

Chez Simon & Schuster UK, mai 2013.
432 pages, 11€70.
Ma note : ★★☆☆☆


Quatrième de couverture :
The second book in Philippa's stunning new series, The Cousins War, brings to life the story of Margaret Beaufort, a shadowy and mysterious character in the first book of the series - The White Queen - but who now takes centre stage in the bitter struggle of The War of the Roses.
The Red Queen tells the story of the child-bride of Edmund Tudor, who, although widowed in her early teens, uses her determination of character and wily plotting to infiltrate the house of York under the guise of loyal friend and servant, undermine the support for Richard III and ultimately ensure that her only son, Henry Tudor, triumphs as King of England. Through collaboration with the dowager Queen Elizabeth Woodville, Margaret agrees a betrothal between Henry and Elizabeth's daughter, thereby uniting the families and resolving the Cousins War once and for all by founding of the Tudor dynasty.

Mon avis :
Oh que cette lecture a été compliquée... Philippa Gregory est pourtant une valeur sûre et l'une de mes auteurs favoris, mais ce tome-ci a été très difficile à lire et j'ai eu beaucoup de mal à avancer, tout simplement parce que je ne vois pas quel en est l'intérêt. Honnêtement, si ce livre avait été écrit par quelqu'un d'autres, j'aurais sans doute abandonné avant la fin.
Nous voilà donc replongés pendant la Guerre des Roses, et ce second tome se focalise sur la vie de Margaret Beaufort, épouse d'Edmund Tudor et future mère d'Henry. Le début est un peu lent à se mettre en place, comme chacun des livres de Philippa Gregory, elle prend le temps de situer les personnages et la période, de rappeler où nous en sommes, qui est avec qui, qui se bat contre qui ou pour qui... Et je pense qu c'est important pour ne pas se perdre dès le début. Il y a énormément d'éléments et de personnages et cette mise en place est largement nécessaire si on veut pouvoir suivre l'histoire correctement sans avoir un livre d'histoire à côté. 
Cependant, alors que j'avais adoré Elizabeth et son caractère dans The White Queen, j'ai détesté Margaret dans The Red Queen. Elle est la pire de toutes les héroïnes que j'ai pu rencontrer jusqu'à maintenant, et c'est peu dire. Margaret est très croyante, pratiquante et elle est persuadée d'avoir un rôle à jouer sur Terre, que Dieu va lui envoyer un signe et que son fils aura lui aussi un rôle important, qu'il n'est pas venu au monde pour rien. Elle ne cesse donc de prier, encore et toujours, d'attendre ce signe, de répéter qu'elle n'est pas n'importe qui, que Dieu lui parle. Elle est également fasciné (ou plutôt obsédée) par Jeanne d'Arc et ne parle QUE d'elle, à chaque page. Comment elle a reçu un signe de Dieu qui lui parlait, qu'elle aussi doit être sur Terre pour effectuer une mission particulière pour servir le Seigneur et compagnie... Personnellement, je ne suis pas très portée sur la religion du coup cela m'a vite fatiguée. Margaret s'en prend sans cesse à son deuxième époux, qui est un lâche parce qu'il refuse d'aller combattre auprès du roi, mais Margaret ne fait pas grand chose non plus dans ce livre, à part se plaindre. Je n'ai vraiment ressenti aucune sympathie envers Margaret. Aucune. 
Le personnage principal est obsessionnel est réellement antipathique et vu que l'histoire est racontée d'un point de vue interne, l'histoire n'avance pas tellement. Les événements historiques sont assez vaguements décrits, ce que je déplore assez : on ne prend des nouvelles que par les lettres que reçoit Margaret ou par les nouvelles qu'elle reçoit de visiteurs... 
Heureusement que Philippa Gregory a une plume fantastique, sinon j'aurais abandonné très rapidement. J'ai cependant hâte de me plonger dans le troisième tome de cette série sur la Guerre des Roses, de découvrir une nouvelle héroïne et de me débarrasser de cette déception. 

Phobos - Victor Dixen

Chez Robert Laffont dans la Collection R, juin 2015.
448 pages, 17€90.
Ma note : ★★★☆☆

Quatrième de couverture :
Six prétendantes.
Six prétendants.
Six minutes pour se rencontrer.
L'éternité pour s'aimer.

Il veulent marquer l'Histoire avec un grand H.
Ils sont six filles et six garçons, dans les deux compartiments séparés d'un même vaisseau spatial. Ils ont six minutes chaque semaine pour se séduire et se choisir, sous l’œil des caméras embarquées. Ils sont les prétendants du programme Genesis, l'émission de speed-dating la plus folle de l'Histoire, destinée à créer la première colonie humaine sur Mars.
Elle veut trouver l'amour avec un grand A.
Léonor, orpheline de dix-huit ans, est l'une des six élues. Elle a signé pour la gloire. Elle a signé pour l'amour. Elle a signé pour un aller sans retour...
Même si le rêve vire au cauchemar, il est trop tard pour regretter.
Le premier tome de la nouvelle série de Victor Dixen, double lauréat du Grand Prix de l'Imaginaire.


Mon avis :

J'avais entendu plusieurs avis positifs sur ce roman, et je n'ai pour l'instant jamais été déçue par une publication de la Collection R. La seule chose qui me rebutait un peu, c'était l'aspect science-fiction du livre, puisque c'est un genre que je n'affectionne pas particulièrement.
L'idée du roman est très originale et on ne peut que complimenter Victor Dixen pour cette dernière et pour le scénario qu'il a monté. On apprend énormément de choses, très rapidement et il faut se mettre très vite dans le bain de ce jeu télévisé dans l'espace. Malheureusement, on apprend trop de choses et ce bien souvent par le biais des dialogues, ce qui fait que rien n'est naturel. Les répliques sont très longues parce que les personnages du programme Genesis veulent donner le maximum d'informations au lecteur, mais cela casse totalement le rythme et nous donne presque l'impression de lire une notice d'utilisation du jeu. Le rendu est assez lourd, pour le coup. On retrouve également peu d'explications scientifiques, pour une oeuvre dans l'espace, je trouve ça un peu léger. Il y a également peu d'informations sur les six garçons, puisque nous sommes du côté des filles, et peu d'informations sur le personnage d'Andrew qui est très intrigant. 
De plus, j'ai trouvé que les premières parties étaient plutôt lentes, le temps de rencontrer chaque candidate et le principe du jeu, et que le rythme s'accélérait d'un coup dans les dernières parties. Le rythme est très inégal. Les héroïnes sont également un souci pour moi, elles représentent toutes un stéréotype de l'adolescente : l'intello, la sportive, l'artiste... Elles sont obnubilées par la recherche de l'amour, ce qui les rend vraiment insupportables, sauf pour Leonor, notre personnage principal, qui sauve le tout et est un personnage que j'ai trouvé beaucoup mieux construit que les autres. 
J'ai passé un bon moment mais je ne pense pas garder un merveilleux souvenir de ce roman. Je lirai tout de même la suite parce que la fin nous laisse sur les dents et j'ai hâte de découvrir où Victor Dixen va nous emmener. 




samedi 12 décembre 2015

Salon du livre et de la presse jeunesse de Montreuil 2015

Le voici le voilà, le compte-rendu de ma visite au Salon du livre de Montreuil ! Si vous me suivez sur Facebook ou Twitter ou Instagram ou Snapchat (je suis multifonctions), vous savez déjà que j'ai pas mal craqué sur les différents stands des éditeurs et que j'ai passé un super week-end.

SAMEDI

Je suis arrivée vers 9h30, entrée directe après la fouille du sac, du manteau et le détecteur de métaux. J'ai déambulé dans les allées et attéri sur le stand Bayard/Milan qui a été mon premier gros craquage. Joseph Delaney venait en dédicace ) 13h et je voulais acheter son nouveau roman : Arena 13. Je suis repartie avec deux autres livres et 50€ en moins... :-( (je n'ai aucun self-control face aux livres).


Puis j'ai continué à traîner dans les allées jusqu'à 10h30 où je suis allée sur le stand des Editions Margot où la dédicace de l'album Facéties de Chats de Sébastien Pérez et Benjamin Lacombe devait commencer à 11h. J'avais prévu le coup, au Salon du Livre j'étais arrivée pile à l'heure pour sa dédicace et je n'avais pas pu y accéder du coup, cette-fois-ci, pas question de le rater !
Il y avait déjà un peu de queue, mais c'est surtout après que ça s'est gâté. La priorité était donnée à ceux qui avait Facéties de Chats, les livres chez les autres éditeurs n'avaient pas le droit à de dessin mais juste à une dédicace (ce qui a fait un peu râler les gens, mais moi je comprends la démarche... L'éditeur privilégie les gens qui ont acheté le livre chez eux. Ça me paraît quand même logique.)



J'arrive donc devant Benjamin Lacombe (coeurs partout), lui tend mon livre et il me demande si je veux quelque chose de particulier. Je lui explique donc que dans le livre un chat s'appelle Ophélie, comme le mien, et que j'aimerais donc un dessin de celui-là. Il me demande si c'est aussi un chartreux, et on part dans une description détaillée de mon chat pour qu'il puisse me le dessiner en détails et le plus fidèlement possible ! C'est vraiment fascinant de le regarder dessiner, en quelques minutes il vous sort un dessin fantastique, alors que moi en quelque minutes je vous fait deux petits traits... Bref, le talent de cet homme n'est plus à prouver. Puis je passe à Sébastien Pérez qui me dédicace la page de garde et me rajoute un petit tampon, j'achète les badges sur le stands et je file.



La dédicace de Christelle Dabos prévue normalement à 12h sur le stand de Gallimard n'avait plus lieue, donc j'avais son livre avec moi pour rien :-(... (et il pèse lourd!), je suis donc partiz acheter d'autres livres. 
Puis 12h30 arrive, je file de nouveau sur le stand de Bayard pour la dédicace de Joseph Delaney et là, surprise, une queue de folie qui fait presque tout le tour du stand!! Ça ne me surprend pas, mais les gens derrière moi n'arrêtent pas de râler (décidément, j'ai le chic pour tomber sur les gens qui ne comprennent pas que dans un salon, faire la queue ça peut arriver). Finalement, la queue avance rapidement, Joseph signe très vite les livres et je fais dédicacer pour exemplaire du tome 1 de Epouvanteur que j'avais amené avec moi, et Arena 13 acheté le matin-même.



Je fais un dernier petit tour, pour voir si je n'ai raté aucun stand, et je passe devant celui de Didier Jeunesse où Tristan Koëgel est en dédicace avec une personne. J'achète donc Bluebird qui me faisait de l'oeil depuis sa sortie, et je fais la queue. Il me demande comment j'ai appris l'existence du livre, on discute un peu et il me dédicace mon livre en piquant les tampons de l'autre auteur également en dédicace.

J'ai commencé à sentir la fatigue et surtout, le poids de mes sacs allait finir par me tuer (les sacs en papier c'est joli, mais ça coupe la circulation des mains...), donc je décide de rentrer et de garder des forces pour le lendemain. J'étais malade depuis une semaine, j'avais eu de la fièvre pendant la nuit du coup ce n'était pas la grande forme samedi, mais le dimanche s'est vraiment mieux déroulé :)



DIMANCHE

Deuxième jour, j'arrive à 9h20 mais pas de chance, aujourd'hui ça n'ouvre qu'à 10h (quand on ne se renseigne pas aussi...). Je retrouve Alexandra de Nuages de Livres et ses collègues apprentis libraires à l'intérieur et file à la dédicace de Carina Rozenfeld et C.J. Daugherty sur le stand de Robert Laffont pendant qu'ils font un petit tour. Je passe assez rapidement, j'ai pu discuter du Feu Secret avec Carina, qui m'a confirmé qu'il n'y aurait que deux tomes parce que les séries à quinze tomes ce n'est pas son truc ni en tant qu'auteur ni en tant que lectrice, puis de Night School et du dernier tome que je n'ai pas encore lu avec C.J.. Je les avait déjà rencontré deux fois toutes les deux, et c'est toujours un vrai plaisir de les revoir !

Je file ensuite à la dédicace de Shannon Messenger sur le stand de Lumen au rez-de-chaussée, il n'y a que quatre personnes ce qui me réjouit parce que la veille, la queue était sans fin! Je passe tranquillement, on discute de Paris qu'elle connaît bien puisque ça fait sept fois qu'elle vient en vacances ici, elle me dédicace Let the Sky Fall, et elle me propose de faire une photo ce que j'accepte avec grand plaisir :)

Je retrouve tout le monde mais on décide de retourner au stand de Robert Laffont pour qu'ils puissent aussi avoir leurs dédicaces, ça nous permet de discuter et c'était vraiment très sympa. Puis juste après je passe devant le stand de MSK, où Clélie Avit est en dédicace. J'avais acheté le livre la veille et oublié de revenir pour le faire dédicacer (oui, c'est tout à fait mon genre) du coup j'en profite pendant qu'il n'y a personne. On discute du livre, de la fantasy et de mes étagères qui croulent sous les livres. C'est une auteure vraiment charmante et j'ai hâte de me plonger dans ce roman!

On achète quelques livres (encore, oups) au stand des Editions Soleil où l'on apprend que Joris Chamblain, l'illustrateur des Carnets de Cerise est en dédicace sur le stand des éditions Kennos. On file sur ce stand faire la queue pour nos dédicaces. Je n'avais pas le budget pour acheter les BD donc j'ai demandé un dessin sur une feuille que je glisserai dans la BD une fois que je l'aurai achetée, il a accepté alors qu'il n'a normalement pas le droit de le faire... Et je repars avec une jolie Cerise ;-)

On fait ensuite notre petit tour, on passe de stand en stand. La prochaine dédicace est celle de Benjamin Lacombe (encore, oui) sur le stand des Editions Soleil et on prévoit d'y aller tôt pour pouvoir avoir une dédicace rapidement et ne pas trop faire la queue. On y va avec un heure d'avance et la queue est déjà bien longue... On s'installe par terre et profite de cette pause bien méritée. 
On avance doucement, une fois le quota atteint, les membres du stand refusent les gens dans la file pour éviter que les gens ne fassent la queue pour rien, ce que je trouve vraiment super.


Quand je passe, je demande à Benjamin s'il peut me faire un petit hérisson, celui de ses illustrations d'Alice me fait juste craquer et il accepte (joie!). Il nous parle alors de la boutique Cocolico, un concept store qui va vendre des produits avec ses illustrations jusqu'en janvier. Alexandra fait sa dédicace, puis je décide de rentrer. Je suis vraiment crevée et j'aimerais me poser un peu tranquillement à la maison avant de reprendre le boulot le lendemain ;)

Bilan : pour une première fois au Salon de Montreuil, je suis ravie. J'ai passé deux jours extraordinaires, avec des auteurs vraiment très accessibles et agréables, j'ai pu faire toutes les séances de dédicaces que j'avais prévu et surtout, l'ambiance est au top ! Les allées sont très larges, on peut circuler sans difficulté et il n'y a pas de bousculades. C'est ce que je reproche le plus au Salon du livre de Paris, il est très difficile de circuler et de passer d'un stand à l'autre passée une certaine heure, alors que là, aucun problème. J'y retournerai l'année prochaine avec grand plaisir, j'ai déjà hâte d'y être ;)



Bookhaul Salon du livre de Montreuil 2015

Et voici donc tous les achats que j'ai effectué au Salon de Montreuil le week-end dernier ;-)


Graal : la légende des Chevaliers 

Graal : la légende des chevaliers de Christian de Montella
Entrez dans la légende du Graal...
Découvrez les origines de la Quête, la puissance du Magicien Merlin, les terribles Fées Viviane et Morgane...
Chevauchez aux côtés des valeureux chevaliers Lancelot, Perceval et Galahad.
Combattez au nom du roi Arthur pour la victoire de la Table Ronde, de la Lumière contre les Ténèbres.
 

Ocelot 

Ocelot de Jean David Morvan, Séverine Tréfouel, Agnès Fouquart.
Ocelot est un magnifique félin qui parcourt le monde en compagnie de sa maîtresse, une jet-setteuse digne de Nabilla, afin de concourir aux plus importants concours de beauté animale. Mais au moment d'un transfert à Roissy, leurs routes se séparent et le voilà secouru par une curieuse bande de chats prêts à tout pour le ramener à son vrai domicile qu'il na jamais connu : la jungle sud-américaine. 

Léonid 

Léonid de Stefano Turconi et Frédéric Brrémaud.
En effet, deux chats albinos, fraîchement débarqués, sèment la terreur dans le quartier du sage Léonid. Deux matous très fins, aux yeux cruels, qui s'en prennent aux agneaux justes nés dans les champs. La réaction du fermier est terrible ! Il lâche ses molosses qui nettoient les lieux sans discernement... Tant que les coupables ne seront pas neutralisés, les chats du quartier ne connaîtront pas la paix. Léonid entre alors en scène et va montrer à tous qu'il n'est plus le chaton innocent qu'on pensait. 

Fox's Garden 

Fox's Garden de Camille Garoche
Finement réalisé en papier découpé, ce petit bijou, destiné aux plus jeunes, émerveillera aussi les yeux d'adultes ! Par une froide nuit dhiver, une renarde cherche désespérément un abri pour mettre au monde ses petits Les premiers flocons font leur apparition. Chassé tour à tour par les habitants du village, lanimal sauvage finit par se réfugier dans une serre, au fond dun jardin Depuis la fenêtre de sa chambre, un petit garçon laperçoit et décide de lui apporter son aide. Trouvera-t-elle une idée singulière pour le remercier ? Cette histoire sans textes, source de belles valeurs - générosité, entraide, échange - propose une lecture visuelle incitant à une exploration différente. Teintées de magie et de féérie, les illustrations prennent vie, tout en délicatesse, et saniment au fil des pages. De lémotion pure. 

Alice au pays des Merveilles 

Alice au Pays des Merveilles illustré par Benjamin Lacombe.
Les Aventures d’Alice au pays des merveilles (titre original : Alice’s Adventures in Wonderland), fréquemment abrégé en Alice au pays des merveilles, est un roman écrit en 1865 par Lewis Carroll (nom de plume de Charles Lutwidge Dodgson). À l’heure de commémorer les 150 ans du roman, cette très belle édition inédite, traduite par Henri Parisot, propose une immersion singulière : au fil du récit, les images s’imprègnent d’une envoûtante fantaisie baroque. Grâce à différentes techniques (gouache, huile et aquarelle), Benjamin Lacombe – auteur phare de la nouvelle illustration française – offre une dimension graphique surréaliste et subversive à un grand classique de la littérature anglaise. 

Le Feu Secret 

Le Feu Secret de C.J. Daugherty et Carina Rozenfeld.
Sacha est un ado français de 17 ans et il ne peut pas mourir. Il peut se jeter depuis un toit, être poignardé, se faire tirer dessus, il survivra à tous les coups. Jusqu’au jour où l’histoire et certains ennemis décident qu’il doit mourir. Pire encore, sa mort entraînera quelque chose de terrible. Quelque chose de mortel. Et ce jour se rapproche…
Taylor Montclair est une ado anglaise ordinaire, qui sort avec ses amis, et travaille dur pour réussir ses examens, jusqu’au jour où elle commence à faire jaillir des éclairs de son esprit. Elle est également la seule personne sur Terre qui peut sauver Sacha.
Il n’y a qu’un problème : les deux ne se sont jamais rencontrés. Ils vivent à des kilomètres l’un de l’autre et des forces obscures vont tout faire pour les maintenir éloignés.
Ils ont huit semaines pour se trouver.
Survivront-ils assez longtemps pour sauver le monde ?  

Bluebird 

Bluebird de Tristan Koëgel
Elwyn est fils d’immigrés irlandais, Minnie, fille d’un chanteur itinérant noir. Ils se rencontrent dans une plantation, et tombent amoureux. Ils ont 13 ans, et ne savent pas que leur vie est sur le point de basculer. Quelques jours plus tard, en effet, Minnie assiste au passage à tabac de son père par des hommes du Ku Klux Klan. Effondrée, elle saute dans le premier train, en partance pour Chicago. 

Miss Peregrine la BD 

Miss Peregrine et les Enfants Particuliers - La Bande Dessinée de Ransom Riggs et Cassandra Jean.
L'avenir de Jacob semble déjà tout tracé : une vie confortable et paisible, sans histoires.
Du moins jusqu'à ce que son grand-père Abe, dont il est particulièrement proche, soit assassiné dans des circonstances atroces. Pour son malheur, Jacob a eu le temps d'entrevoir le meurtrier, une créature de cauchemar...
Et si le vieil homme, dont tout le monde pensait qu'il divaguait, avait dit vrai? Et si l'île peuplée d'enfants particuliers sur laquelle il disait s'être mis à l'abri pendant la guerre existait vraiment? Et si des monstres vivaient vraiment cachés au milieu des humains? 
Arena 13 
Arena 13 de Joseph Delaney
Les temps sont funestes pour l’humanité qui a presque disparu de la Terre, vaincue par des machines douées de conscience. Les derniers humains vivent confinés dans le pays de Midgard, entourés par une infranchissable barrière de brouillard. Dans une citadelle vit une sinistre créature, Hob, qui exerce une tyrannie sanglante sur la population. Des arènes de combat ont été ouvertes… La plus populaire et terrifiante est l’Arena 13 : c’est là où combat Hob. Un jeune garçon de 16 ans, Leif, décide alors de l’affronter. Pour cela, il va alors convaincre le meilleur des entraîneurs, Tyron, de le former au combat… 
Hollow City 
Hollow City de Ransom Riggs
Jacob et les enfants particuliers sont désemparés : Miss Peregrine, changée en oiseau, est prisonnière de son état, suite à l’attaque des Estres, des âmes damnées, sur l’île Cainholm. Les voilà donc livrés à eux-mêmes ! Après avoir essuyé une tempête entre Cainholm et le continent, Jacob et ses amis s’échouent sur une rive de Grande-Bretagne, en 1940, alors que la Seconde Guerre Mondiale fait rage. Entre fuir des Estres déguisés en soldats, des rencontres avec des animaux singuliers, et la recherche de la dernière Ombrune en liberté afin de redonner à la directrice de l’orphelinat sa forme humaine, cette deuxième aventure de la série s’annonce palpitante et pleine de frissons ! 

mercredi 9 décembre 2015

The Book of Ivy - Amy Engel

Chez Lumen, mars 2015.
341 pages, 15€00.
Ma note : ★★★★★

Quatrième de couverture :
Au nom de quoi seriez-vous prêt à tuer ? 
À la suite d'une guerre nucléaire dévastatrice, la population des États-Unis s'est retrouvée décimée. Un groupe de survivants a fini par se former, mais en son sein s'est joué une lutte de pouvoir entre deux familles pour la présidence de la petite nation. Les Westfall ont perdu. Cinquante ans plus tard, les fils et les filles des adversaires d'autrefois sont contraints de s'épouser, chaque année, dans une cérémonie censée assurer l'unité du peuple. Cette année, mon tour est venu. Je m'appelle Ivy Westfall, et je n'ai qu'une seule et unique mission dans la vie : tuer le fils du président que je suis destinée à épouser. L'objectif, c'est la révolution, et le retour au pouvoir des miens. Peu importe qu'un cœur de chair et de sang batte dans sa poitrine, peu importe qu'un innocent soit sacrifié pour des raisons politiques. Peu importe qu'en apprenant à le connaître, je fasse une rencontre qui change ma vie. Mon destin est scellé depuis l'enfance. Bishop doit mourir. Et je serai celle qui le tuera. Née pour trahir et faite pour tuer... Sera-t-elle à la hauteur ? Book of Ivy est le premier roman d'Amy Engel, à la fois suspense insoutenable, dystopie cruelle et histoire d'amour torturée.

Mon avis :
Ce premier tome d'une duologie a été un véritable coup de cœur. Après avoir entendu uniquement des avis positifs, j'avais peur d'être déçue et en fait pas du tout, le livre vaut bien tous les compliments qu'on lui fait!
The Book of Ivy est une dystopie, après une guerre la population restante s'est séparée en deux groupes qui se sont battus pour le pouvoir et l'une d'elle a fini par perdre. Nous voici aujourd'hui avec leurs descendants dans des mariages arrangés. Ivy fait partie de ces sélectionnés et va devoir épouser Bishop, le fils du président. Et l'ennemi de sa famille.
Globalement, le pitch n'a rien de très original quand on le présente comme ça, mais une fois plongé dans le roman on se rend compte que le roman n'est pas que focalisé sur le monde et l'univers dystopique crée par l'auteure, mais également sur la relation entre les personnages et l'aspect psychologique que cela implique. 
J'ai eu beaucoup de mal à lâcher le livre, je l'ai dévoré en à peine deux jours (et encore, parce qu'il fallait bien m'arrêter pour dormir et manger un peu...). La mise en place est, à mon goût un peu lente et peu rythmée : toute la première partie sur le mariage et la sélection des couples ne m'a pas tellement accrochée. Mais au final, cette lenteur est à l'image de la relation entre Ivy et Bishop. Tout démarre très lentement mais il est très difficile de poser le roman, on veut en savoir plus, on veut savoir comment Ivy va se débrouiller pour atteindre son but et servir sa famille, on veut savoir si elle va porter ce fameux coup final, trahir Bishop ou tomber sous son charme. La pression que lui met sa famille ne laisse pas beaucoup de possibilités à Ivy, et cela la rend très attachante.
Tout est possible dans une dystopie et on ne veut pas se faire avoir à penser directement à une happy end. 
Les personnages sont extrêmement attachants, l'univers mis en place est assez riche, l'écriture est fluide et agréable, et tout ça donne un tout vraiment très addictif. La fin, quant à elle, m'a vraiment déchiré le cœur et j'ai vraiment hâte de lire la suite pour savoir où Amy Engel a décidé de nous emmener. J'ai eu un vrai coup de coeur pour ce roman à la trame bien plus psychologique que prévu.

La passe dangereuse - Somerset Maugham

Chez 10/18, avril 1993.
279 pages, plus édité.
Ma note : ★★★★☆

Quatrième de couverture :
Peu de mondes semblent aussi éloignés l'un de l'autre que ceux de Somerset Maugham et de George Orwell. On découvre pourtant avec surprise dans un essai de l'auteur de 1984 qu'il admirait "immensément" Maugham pour son "talent à raconter une histoire sans fioriture". Au lecteur de se laisser séduire par une invraisemblable histoire d'amour dans le Hong Kong de la grande époque coloniale anglaise avec adultère, épidémie, général chinois, bonnes soeurs... Ingrédients que Maugham mélange avec un art consommé du récit et une maîtrise raffinée de la "belle ouvrage".

Mon avis :
Voici une lecture qui me fait très envie depuis longtemps, mais j'ai eu beaucoup de mal à me procurer ce livre parce qu'il n'est plus édité. C'est finalement mon réseau de médiathèques qui m'a permis d'enfin le lire! J'avais adoré l'adaptation avec Naomi Watts et Edward Norton, et j'avais hâte de découvrir l'origine de ce film. 
La passe dangereuse, c'est l'histoire de Kitty et Walter, couple marié mais pas du tout assorti. Kitty trompe Walter, qui le découvre, et lui pose un ultimatum : elle part avec lui à Hong-Kong pour ses travaux de recherches, ou il divorce. Kitty n'a pas le choix si elle veut garder son honneur, elle accepte de partir dans un pays envahi par une épidémie de choléra. 
Je ne peux m'empêcher de comparer les deux. Le film lui, est très romancé et nous dévoile un aspect du couple qui n'est pas présent dans le roman, qui est beaucoup plus focalisé sur Kitty et son évolution. 
Il y a plusieurs parties distinctes dans ce roman, celle à Londres et celle en Chine. Celle à Londres est bien plus longue et au final, moins intéressante que celle en Chine. Tout est raconté du point de vue de Kitty et Walter, qui est un personnage complexe et vraiment très intéressant, n'est pas très présent. Kitty reste principalement en compagnie des bonnes sœurs au couvent, avec les enfants et bien que ces scènes permettent de faire évoluer le personnage et finissent par la faire descendre de son pied d'estal, elles n'apportent pas grand chose à l'histoire principale. Nous ne sommes confrontés au choléra que trois fois dans tout le roman, j'aurais apprécié découvrir un peu plus l'aspect scientifique de cette maladie. D'autant plus que Walter étudie les bactéries et cela aurait pu amener des scènes vraiment intéressantes et poussées.
La fin, quant à elle, est différente de celle du film. On peut donc choisir la fin qui nous plaît le plus, en fonction de notre attachement aux personnages.
Une très bonne lecture, que j'aurais attendu longtemps avant de pouvoir enfin mettre la main dessus. Je ne regrette pas, le roman est différent du film en plein de points et c'était très agréable de pouvoir comparer.

jeudi 26 novembre 2015

Quand nous étions heureux - Rebecca Coleman

Chez Presses de la Cité, juin 2014.
390 pages, 21€50.
Les Presses de la Cité
Ma note : ★★★☆☆
Quatrième de couverture :
Jill et Cade, vingt et un ans, sont étudiants et amoureux. Ils semblent promis à un avenir radieux. Malgré leur relation fusionnelle, Cade refuse de présenter Jill à sa famille, qui vit dans un coin reculé du New Hampshire. Lorsque Jill tombe enceinte, ils décident de passer l’été là-bas. Bien que la famille de Cade se révèle très éloignée de celle dans laquelle elle rêvait d’élever son enfant, Jill parvient à établir une relation avec chacun de ses membres. Eddy, le père de Cade, diminué par une attaque ; Candy, la sœur aînée, très croyante ; Dodge, le beau-frère, réactionnaire et raciste ; Leela, la mère qui passe ses journées à confectionner des drapeaux américains destinés aux familles de soldats. Mais c’est surtout d’Elias, le frère de vingt-trois ans, jeune vétéran souffrant de stress post-traumatique, que Jill se rapproche. Entre eux, une complicité ambiguë va s’installer. Peu après que Jill a accouché, Elias se tire une balle dans la tête. Cet événement tragique bouleverse la famille et les projets de Jill et Cade, qui renoncent alors plus ou moins tacitement à leurs rêves. La situation empire, jusqu’au basculement final dans la tragédie.

Mon avis :
Quand nous étions heureux traite avec délicatesse d'un sujet difficile : les conséquences d'être envoyé au front sur les soldats, et surtout le syndrome de stress post-traumatique. C'est un sujet que je ne trouve pas souvent dans mes lecture et j'avais hâte de voir comment il allait être traité dans ce roman qui se déroule dans une famille typiquement américaine.
Nous suivons d'abord Jill et Cade, petit couple à l'université qui file s'installer dans la famille de Cade quand Jill tombe enceinte. Ils n'ont pas les moyens de faire autrement, au grand désespoir de Cade qui aurait préféré largement autre chose. Le début est entraînant, on a une excellente mise en place des personnages principaux et de leurs relations, et surtout, on voit l'évolution du personnage d'Elias entre le moment où il revient d'Afghanistan, et celui où Cade et Jill vont s'installer dans la famille. On voit physiquement que la guerre a eu un effet sur lui, en plus de se douter de l'impact sur son moral. 
Jill est la seule à vraiment se soucier d'Elias et une relation se construit entre eux, une relation que j'ai trouvé un peu malsaine et j'avoue ne pas avoir compris comment Jill pouvait vouloir aider Elias, sans se rendre compte qu'elle ne faisait qu'aggraver la situation. 
Puis un événement marquant se déroule, et le roman se focalise alors sur le reste de la famille et non plus sur Elias. C'est là que j'ai commencé à perdre de mon intérêt pour ce livre. C'est dommage. Elias est, pour moi, le personnage principal de ce roman et malheureusement, il n'est pas utilisé à sa juste valeur. C'est un personnage très complexe, qui aurait mérité d'être plus présent et plus développé. Les scènes de flashbacks où on le découvre en tant que soldat sont très poignantes et on comprend alors qu'elles sont les choses qui l'ont changé à jamais. 
Quand nous étions heureux est un roman poignant mais qui perd de son intérêt au fil des pages, la famille est bourrée de clichés américains et les histoires tirées par les cheveux, mais je pense que l'auteur est passée à côté de quelque chose. 

mardi 24 novembre 2015

Les Hirondelles de Kaboul - Yasmina Khadra

Chez Pocket, avril 2010.
147 pages, 5€90.
Ma note : ★★☆☆☆

Quatrième de couverture :
Dans les ruines brûlantes de la cité millénaire de Kaboul, la mort rôde, un turban noir autour du crâne. Ici, une lapidation de femme, là un stade rempli pour des exécutions publiques. Les Taliban veillent. La joie et le rire sont devenus suspects. Atiq, le courageux moudjahid reconverti en geôlier, traîne sa peine. Le goût de vivre a également abandonné Mohsen, qui rêvait de modernité. Son épouse Zunaira, avocate, plus belle que le ciel, est désormais condamnée à l'obscurité grillagée du tchadri. Alors Kaboul, que la folie guette, n'a plus d'autres histoires à offrir que des tragédies. Quel espoir est-il permis ? Le printemps des hirondelles semble bien loin encore...

Mon avis :
Je n'avais absolument rien entendu sur ce livre et c'est en le voyant dans mon supermarché que j'ai décidé de tenter le coup. Les Talibans, la condition de la femme, la religion... Ce sont des sujets importants que je ne retrouve pas souvent dans mes lectures et j'ai décidé de m'y mettre un peu plus.
On commence direct avec une scène de lapidation d'une femme en place publique, aux descriptions très détaillées et très crues, ça promettait vraiment quelque chose de violent et de fort. Mais j'avoue avoir été déçue. 
J'ai trouvé qu'il était très difficile de rentrer dans l'histoire et de réellement s'attacher aux personnages principaux, il leur arrive des tas de choses, on découvre leurs vies personnelles mais je n'ai malheureusement pas su m'y intéresser, je lisais sans vraiment porter d'intérêt à ce qu'il se passait. Je trouve que le livre est à la fois trop court, et trop long. Les sujets sociaux du roman m'ont réellement intéressée, comme la condition des femmes qui revient régulièrement, avec le rôle de l'épouse notamment, tout comme la religion, les talibans et leur présence en ville... J'aurais aimé que tout cela soit bien plus développé et du coup, beaucoup plus touchant. J'ai eu l'impression d'observer toutes ces scènes d'un point de vue complètement extérieur alors que les personnages vivent ces scènes, eux. C'est un sentiment un peu étrange. Il se passe beaucoup de choses mais en même temps, pas assez concernant les personnages qui, je trouve, n'évoluent pas. L'alternance de violence dans les rues, et de la presque banalité de la vie des personnages donne un rythme inégal au roman et je n'ai pas réussi à rentrer dedans.
Yasmina Khadra a une très jolie écriture, qui est très poétique, mais j'ai trouvé que cela ne collait pas avec le contexte du roman et j'ai eu du mal à être transportée dans cet univers à cause de ce décalage.
Un roman qui vaut malgré tout, le coup d'être lu pour les sujets qu'il traite, mais j'aurais souhaité qu'il les aborde d'une manière un peu différente. Je ne pense pas tenter d'autres livres de Yasmina Khadra, malheureusement. 

lundi 23 novembre 2015

Le Parfum - Patrick Süskind

Chez Le Livre de Poche, 1988.
279 pages, 5€60.
Ma note : ★★★★★

Quatrième de couverture :
Au XVIIIe siècle vécut en France un homme qui compta parmi les personnages les plus géniaux et les plus horribles de son époque. Il s'appelait Jean-Baptiste Grenouille. Sa naissance, son enfance furent épouvantables et tout autre qui lui n'aurait pas survécu. Mais Grenouille n'avait besoin que d'un minimum de nourriture et de vêtements et son âme n'avait besoin de rien. Or, ce monstre de Grenouille, car il s'agissait bien d'un genre de monstre, avait un don, ou plutôt un nez unique au monde, et il entendait bien devenir, même par les moyens les plus atroces, le Dieu tout puissant de l'univers, car "qui maîtrisait les odeurs, maîtrisait le cœur des hommes". C'est son histoire, abominable... et drolatique qui nous est racontée dans Le Parfum, un roman qui, dès sa parution, eut un succès extraordinaire et est devenu très vite un best-seller mondial aujourd'hui porté à l'écran.

Mon avis :
Le Parfum est un classique dans lequel je voulais me plonger puis très longtemps. Il traînait sur mes étagères depuis quelques années, sans que je me décide enfin à l'en sortir. La raison ? J'avais vu l'adaptation cinématographique, et bien que je l'ai beaucoup aimée, j'ai toujours du mal à lire le livre dont est adapté un film après l'avoir vu... En général, comme je connais l'histoire (même si souvent des choix et des changements sont faits dans l'écriture du scénario), j'ai un peu peur de m'ennuyer vu que je sais globalement ce qu'il va arriver.
Finalement, un week-end chez ma sœur dans le Limousin m'a poussé à l'emmener avec moi, accompagné de quelques autres romans format poche. J'ai avalé le roman en une journée, je ne pouvais pas le lâcher. Je ne regrette qu'une chose : ne pas l'avoir lu avant. Alors que j'avais aimé le film, j'ai absolument été subjuguée par le roman. C'est un vrai coup de cœur. 
On retrouve bien sûr Grenouille, jeune orphelin au don particulier : il a un odorat extrêmement développé. Les rues de Paris, la Provence, Grasse... Le Parfum nous emmène dans les régions bien connues de France et de l'univers du parfum. Alors que Grenouille est un personnage ambigüe, il ne parle pas et il est difficile de le cerner, j'ai surtout apprécié l'écriture de Patrick Süskind, qui, je pense, fait vraiment la différence dans ce roman. 
Chaque description, chaque scène est écrite avec beaucoup de précision et nous plonge dans ce monde d'odeurs et de senteurs si bien développées. Chaque mot est choisi avec justesse et nous amène presque les odeurs au nez. C'est très surprenant au début, puis addictif. C'en est presque effrayant... On comprend presque le besoin de Grenouille de découvrir le plus d'odeurs possibles et de se faire ce petit répertoire. Grenouille est un personnage à la fois touchant et violent, tout en complexité. 
Alors que le film est beaucoup plus porté sur les meurtres et le besoin de Grenouille de créer le meilleur parfum possible, celui qui lui permettra de contrôler les personnes autour de lui, le roman n'aborde cet aspect de l'histoire que dans la dernière partie. Le reste est vraiment porté sur le don de Grenouille, sa particularité et sa solitude. 
Pour conclure, je dirais que ce livre au vocabulaire et à la poésie particulièrement riche à un côté un peu glauque et sombre, mais tellement agréable à lire. Je vous le conseille vivement!

dimanche 22 novembre 2015

La Mélodie du Passé - Hans Meyer Zu Düttingdorf

Aux Editions les Escales, juin 2015.
400 pages, 21€90.
Ma note : ★★★☆

Quatrième de couverture :
En vidant l'appartement de sa mère qui vient de mourir, Christina, une jeune journaliste berlinoise, trouve une vieille carte postale représentant un groupe de joueurs de tango, sur au dos de laquelle est écrit un mystérieux message.
Intriguée, Christina décide de fouiller le passé de sa mère et apprend que celle-ci n'était pas celle qu'elle croyait. À la recherche de ses véritables origines, la journaliste part pour l'Argentine.
De l'autre côté de l'Atlantique, elle enquête dans le sillage de son arrière-grand-mère Emma, une jeune femme audacieuse qui a quitté son Allemagne natale dans les années vingt pour trouver le bonheur auprès de Juan, un riche exportateur argentin ambitieux épousé dans la précipitation. La jeune mariée est pourtant troublée par Eduardo, un joueur de bandonéon qui exerce sur elle une fascination irrésistible. Cette passion bouleversera son existence, mais aussi celle de ses descendants.

Mon avis :
La Mélodie du Passé est un roman qui nous fait à la fois voyager dans l'espace, mais également dans le temps. Nous commençons par l'histoire de Christina, résidente en Allemagne, qui trouve une étrange carte postale en vidant l'appartement de sa mère récemment décédée. Cette carte postale, cachée derrière le tiroir d'un bureau, l'obsède et elle décide de partir sur les traces du musicien qu'elle représente et des mots qui sont écrits au dos. Elle découvre alors que sa mère, dont elle était très proche, lui avait caché énormément de chose sur son passé et qu'elle ne connaît finalement rien d'elle et de ses origines. 
Nous partons également pour l'Argentine et nous découvrons Emma, jeune mariée qui part s'installer dans un pays dont elle ne connaît rien, avec son nouvel époux qu'elle ne connaît au final pas beaucoup mieux. Elle va devoir faire de son mieux pour s'intégrer à cette culture et à cette nouvelle famille, d'autant plus qu'elle ne partage pas la même religion et ne parle pas un mot de la langue. 
Le roman alterne donc les chapitres sur la vie d'Emma, et les chapitres sur Christina et les recherches sur ses origines et sur sa famille. J'ai beaucoup aimé le rythme, je ne me suis pas ennuyée une seule seconde et j'ai trouvé que le tout était très juste. Nous parcourons des tas d'éléments historiques, l'histoire de l'Argentine et de l'Allemagne telles que l'Allemagne des années 30, la seconde guerre mondiale et ses conséquences sur les deux pays, puis à nouveau mais à une époque plus lointaine... Le tout nous est conté avec beaucoup de connaissances et de justesse. Ces bases sont très fortes et permettent de construire également deux personnages féminins très forts, auxquels j'ai su m'attacher dès les premiers chapitres. 
L'arbre généalogique qui se trace au fil des pages est assez complexe et il faut s'accrocher pour ne pas se perdre en cours de route, mais c'est un vrai délice de découvrir le lien entre les différents personnages et comment ils sont reliés les uns aux autres. J'ai adoré suivre les deux personnages principaux et leurs destins, découvrir la vie d'Emma afin de découvrir quelles étaient les origines de Christina. 
C'est ma première lecture chez Les Escales, et j'ai passé un moment génial avec ce roman. Je pense me plonger sérieusement dans leur catalogue et me fier à leurs parutions, si elles sont aussi bonnes que La Mélodie du Passé, je n'ai rien à craindre ! 
Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...