Chez Le Livre de Poche, novembre 2015.
192 pages, 6€30.
Ma note : ★★★★☆
Quatrième de couverture :
Marion, ma fille, le 13 février 2013, tu t’es suicidée à 13 ans, en te pendant à un foulard, dans ta chambre. Sous ton lit en hauteur, on a trouvé ton téléphone portable, attaché au bout d’un fil, pendu lui aussi pour couper symboliquement la parole à ceux qui, au collège, te torturaient à coups d’insultes et de menaces. J’écris ce livre pour te rendre hommage, pour dire ma nostalgie d’un futur que tu ne partageras pas avec moi, avec nous. J’écris ce livre pour que chacun tire les leçons de ta mort. Pour que les parents évitent à leurs enfants de devenir des victimes, comme toi, ou des bourreaux, comme ceux qui t’ont fait perdre pied. Pour que les administrations scolaires s’évertuent à la vigilance, à l’écoute et à la bienveillance à l’égard des enfants en souffrance. J’écris ce livre pour qu’on prenne au sérieux le phénomène du harcèlement scolaire. J’écris ce livre pour que plus jamais un enfant n’ait envie de pendre son téléphone, ni de suspendre à jamais sa vie.
Mon avis :
Il est toujours difficile de noter un témoignage et encore plus quand il aborde un sujet aussi délicat que Marion, 13 ans pour toujours. Ici, Nora Fraisse nous présente sa fille aînée, Marion, qui s'est suicidée un mercredi dans sa chambre après être rentrée plus tôt du collège parce qu'elle ne se sentait pas bien. Après enquête de la part de la police et surtout de la part de ses parents, le verdict tombe : Marion était victime de harcèlement. Ses amis s'étaient retournés contre elle et avaient rejoint la bande qui s'en prenaient à elle. Elle n'avait plus personne, avait décidé de rompre avec son petit copain pour qu'ils ne lui fassent pas la même chose. Les insultes, les coups... Marion a subit toutes ces choses en silence. Personne ne l'a signalé à ses proches. L'histoire de Marion est vraiment tragique et m'a brisé le cœur parce que je me suis presque reconnue dans certaines descriptions que faisait sa mère. Le collège est une période ingrate et difficile dont on ne sort que rarement indemne.
Ce qui est relaté dans ce livre, c'est principalement le silence. De la part de Marion comme de l'administration, personne n'a signalé le changement de comportement ou les nombreuses disputes qui éclataient au collège à ses parents. Le suicide de Marion n'est pas sans conséquences pour ses parents, qui bien sûr se sentent coupables, cherchent une explication, ne comprennent pas ce qui l'a poussée à aller jusqu'à mourir. Mourir pour ne plus souffrir.
Le silence de l'administration et la façon dont la mort de Marion a été manipulée par les médias sont les deux choses qui m'ont le plus choquée, avec l'acte de la jeune fille. Le collège n'a même pas présenté ses condoléances à sa famille, le principal a refusé de reconnaître qu'ils avaient peut-être une responsabilité dans sa mort, qu'ils auraient dû faire quelque chose, voir quelque chose. Les médias, qui parle de Marion, son caractère, la lettre qu'elle a laissé à sa mort sans même demander leur accord à ses parents... C'est comme si elle n'avait pas le droit de garder son image, tout est utilisé.
La seule chose qui m'ait un peu déçue dans ce livre, c'est que Nora Fraisse s'est engagée depuis à lutter contre le harcèlement scolaire avec une fondation, mais elle n'en parle pas beaucoup ici. J'imagine qu'elle en parle plus dans son autre livre Stop au harcèlement !, mais j'aurais aimé savoir un peu quelles étaient les actions ou les idées de l'association Marion la main tendue.
La seule chose qui m'ait un peu déçue dans ce livre, c'est que Nora Fraisse s'est engagée depuis à lutter contre le harcèlement scolaire avec une fondation, mais elle n'en parle pas beaucoup ici. J'imagine qu'elle en parle plus dans son autre livre Stop au harcèlement !, mais j'aurais aimé savoir un peu quelles étaient les actions ou les idées de l'association Marion la main tendue.
Le harcèlement scolaire est un sujet dont on parle de plus en plus, je pense que c'est important et bien, même si cela dure depuis toujours et que l'on n'en parle que maintenant. Mieux vaut tard que jamais. Si des livres comme celui-ci peuvent aider des parents, des enfants et élèves qui font souffrir ou qui eux-même souffrent, ou des personnes travaillant dans le milieu scolaire à gérer la situation autrement, c'est une bonne chose.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire